Irresponsabilité fautive de l’État face au développement du home jacking

Le foyer devrait rester le sanctuaire de la vie citoyenne. C’est là que se déploient nos libertés les plus intimes, nos familles, nos projets. Aujourd’hui, ce sanctuaire est fragilisé par une criminalité organisée, informée et déterminée, qui n’hésite plus à s’introduire dans les habitations de Suisse romande : le home jacking.

Les dispositifs préventifs, aussi modernes soient-ils, ne suffisent plus. Alarmes, détecteurs, caméras : tout cela ralentit, mais ne dissuade pas des groupes entraînés. La police arrive souvent trop tard. Et le citoyen, limité par un droit très strict en matière de légitime défense, se retrouve sans réelle marge de manœuvre dans son propre domicile.

Il est temps de reprendre l’initiative.

En 1907, Clemenceau créait les Brigades du Tigre, unités modernes capables d’infiltrer et de neutraliser le grand banditisme. Leur force reposait sur trois piliers : mobilité, renseignement, technologie. Ce modèle reste pertinent.

Nous avons aujourd’hui les moyens d’en créer une version contemporaine : une Brigade du Tigre numérique, dédiée spécifiquement à la lutte contre le home jacking et les réseaux transnationaux.

Ses missions seraient claires :

– infiltrer les organisations criminelles,

– exploiter les technologies modernes (cyber-renseignement, drones, intelligence artificielle, bases de données interconnectées),

– intervenir rapidement sur le terrain,

– collaborer avec Europol et les partenaires européens pour remonter les filières.

La Suisse a les compétences et les ressources pour mettre en place une telle unité.

Ce projet dépasse le domaine sécuritaire. Il relève d’un choix politique fondamental : affirmer que l’État protège ses citoyens là où leur vulnérabilité est maximale, dans leur foyer. Refuser de laisser le crime organisé dicter le tempo. Défendre la souveraineté de l’espace privé comme une valeur non négociable.

Il est temps de rompre avec l’immobilisme et les demi-mesures.

Pour que nos foyers restent des sanctuaires. Pour que nos citoyens retrouvent confiance. Pour que l’État de droit reprenne l’initiative.